Cet été, je faisais la liste de tous les avantages et les inconvénients d’avoir un potager et il s’avère que la liste des avantages est bien plus longue que celle des inconvénients qui reste tout de même limitée.
Parmi ces premiers, notons le plaisir immense de voir pousser les légumes puis de les récolter. Le goût qui est bien souvent incomparable à celui de productions à plus grande échelle. La joie de choisir des variétés qui sortent le l’ordinaire et ainsi se retrouver avec des poivrons violets ou encore des tomates cerises d’une jolie couleur rose.
Je pourrais continuer cette liste mais mon propos aujourd’hui à travers cet article, c’est de dresser un bilan de ce qui a bien fonctionné et moins bien fonctionné pour moi dans ce petit potager. C’est également l’occasion de répondre aux questions que vous m’avez posées sur Instagram.
Etat des lieux de départ :
- Une page blanche, tout est à créer
- Une terre calcaire jamais travaillée et assez compacte, qui plus est caillouteuse
Etat des lieux début septembre :
- Environ 15m2 de potager avec une terre déjà bien meilleure
- Une spirale d’aromatiques créée
Combien de temps prévoir par jour ou par semaine ?
J’ai consacré environ une journée par semaine au printemps en y passant 1 ou 2 heures chaque jour car il y avait tout à créer.
Ce sont vraiment des moments qui m’ont fait beaucoup de bien donc pour moi je considère aussi ce temps investi pour ma santé.
L’été, il y a surtout eu du temps passé pour arroser et très peu d’entretien sur la partie potager, si ce n’est essayer de ne pas laisser les adventices tout envahir. J’avais paillé avec de la tonte et ça a permis de limiter ce travail.
Si vous n’avez pas beaucoup de temps, il y a déjà la possibilité de faire pousser quelques légumes sans y passer tout son temps libre.
Comment as-tu préparé les espaces potager ?
Comme je partais d’une terre non travaillée, assez caillouteuse, j’ai préparé plusieurs espaces avec la technique des lasagnes. Avec ce que j’avais sous la main (carton au sol, paille, herbes fraichement coupées et orties) j’ai créé des buttes d’environ 80 cm de haut au printemps. Début septembre, toute la matière première est décomposée et je pourrais facilement travailler la terre en dessous dès que les plantations arriveront au bout.
Pour quelques espaces, j’ai également retourné la terre et ajouté un peu de fumier de cheval pour la fertiliser, sans passer par la technique des lasagnes.
Au fil du temps, je pense agrandir la surface en développant d’autres bandes de lasagnes. Cet automne, je voulais également essayer les engrais verts sur un espace en semant dans un premier temps des plantes qui permettent d’aérer la terre naturellement comme la Phacélie, le lin ou la luzerne.
Sur les photos ci-dessous, on peut voir une partie des espaces avec les lasagnes à J+30 environ.
Comment as-tu géré l’arrosage ?
Nous disposons sous notre veranda d’une grande cuve de récupération d’eau de pluie (elle doit faire 10 000 litres environ), nous avons donc profité de cette eau en arrosant à coups d’arrosoirs. C’est un travail assez long qui convient pour une petite surface de potager mais sera un peu trop chronophage pour la suite.
Je pensais donc installer un système d’irrigation avec des tuyaux micro poreux pour libérer du temps sur cette partie.
Les étés sont amenés à être de plus en plus secs et c’est une problématique qui s’avère importante car les légumes et fruits ont besoin d’eau pour pousser correctement.
As-tu eu une récolte qui te parait satisfaisante ?
Il y a certains légumes pour lesquels nous avons été autonomes cet été (nous sommes trois) :
Courgettes, haricots verts, aubergines, tomates, piments d’espelette, concombres.
J’ai acheté très peu d’autres légumes, mais depuis mi août, la production est plus faible.
Par contre, je n’avais pas de quantités supplémentaires qui permettent de faire des bocaux pour l’hiver, j’espère en avoir l’an prochain.
À l’avenir, je pense échelonner les plantations sur certaines variétés pour en avoir un peu plus longtemps l’an prochain. Notamment sur les concombres et courgettes.
J’ai mis plusieurs pieds de courges et c’est la butternut planté sur lasagne qui s’avère être la plus productive, on devrait se régaler.
Côté petits fruits, les framboisiers sont bien implantés et on s’est régalé tous les jours. J’ai préparé des boutures pour en planter d’autres.
Par contre, grosse déception sur la quantité de fraises très limitée, la culture en palette s’est avérée décevante pour moi.
Je pense créer un carré réservé au fraisiers cet automne.
J’ai été assez déçue également sur le maïs à pop-corn que j’avais planté. Alors certes les épis sont vraiment magnifiques mais le pop corn est tout petit ou alors n’éclate pas bien. Je ne pense pas en refaire mais plutôt tester un maïs doux.
La rhubarbe et les artichauts en première année n’ont rien donné mais c’est tout à fait normal, nous verrons l’an prochain.
Côté plantes aromatiques, vraiment c’est le bonheur d’être autonomes.
Les infusions de verveine et mélisse fraiches tous les jours c’est tellement agréable. Je vais faire sécher le surplus pour l’hiver.
La spirale aromatique a été bien productive et m’a permis d’utiliser un espace ou il y avait très peu de terre (nous arrivons vite à la roche).
Fleurs qui résistent au soleil / vivaces coup de coeur ?
Côté jardin, vous êtes plusieurs à m’avoir demandé des idées de fleurs qui résistent au soleil et au manque d’eau. J’aime beaucoup la verveine de Buenos Aires qui attire en plus beaucoup de papillons, les sauges ou encore la népéta qui demandent toutes assez peu d’entretien. Il me semble important d’implanter des plantes fleuries pour favoriser la pollinisation au potager. Je pensais d’ailleurs en ajouter plus directement dans le potager, c’est à la fois esthétique et utile.
Du côté des graminées, il y a aussi beaucoup de merveilles, je pense en ajouter quelques unes l’an prochain.
De plus en plus de publications paraissent sur le sujet, c’est une problématique qui tend malheureusement à s’amplifier et je ne manquerait pas de m’informer sur le sujet pour les années à venir.
Ce qui a moins bien fonctionné :
Évidemment, ce serait mentir que de vous dire que tout a été parfait, mais c’est le jeu, il y a forcément des choses à revoir dans le lot.
Les chevreuils sont venus se nourrir des feuilles de fraisiers, haricots vert et jeunes courgettes, je ne leur en veut pas, mais il va certainement falloir clôturer la zone de culture à l’avenir.
Depuis fin août, les tomates semblent attaquées par des punaises, plein de petites zones blanches apparaissent et réduisent la qualité des fruits. il ne semble pas exister de solution à part les enlever manuellement.
J’avais utilisé des branches d’arbre de récup pour faire mes tuteurs, ils ne se sont pas avérés assez solides pour soutenir le poids des pieds de tomates, il faudra donc améliorer ce point.
Les melons que j’ai obtenu étaient très peu sucrés, pas vraiment bons, je vais donc me renseigner sur la manière d’améliorer leur goût.
La fertilité du sol est encore à travailler, ça va venir petit à petit en apportant du compost, du fumier ou des engrais verts, c’est une histoire de patience.
Mes objectifs et envies pour les prochaines saisons :
- Implanter de nouveau arbres fruitiers et petits fruitiers
- Tester la culture de crocus sativus (safran)
- Agrandir la surface cultivée d’une part avec des plantes qui aerrent le sol et d’autre part avec la technique des lasagnes qui a bien fonctionné cette année
- Installer un système d’arrosage automatisé sur certaines zones
Globalement, l’expérience s’avère positive et cette année test va me permettre de mettre en place des choses qui fonctionnent mieux au fil des ans.
J’espère avoir répondu à vos questions, si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à les poser en commentaire, j’y répondrai avec plaisir.
Le potager apprend la patience, mais nous récompense tellement bien, en saveurs et en connaissances. J’ai encore mille choses à apprendre et je suis certaine qu’on ne cesse de faire des découvertes dans ce domaine. Je vous laisse ici avec quelques ressources qui m’ont été utiles cette année.
Quelques ressources :
Pour un jardin sans arrosage d’Olivier Filippi
Mon fabuleux jardin en permaculture de Marie Chioca ainsi que son blog Permaculture familiale
Le potager des saveurs de James Wong
La chaîne youtube Le potager d’Olivier
certains liens sont affiliés
Micha
Merci pour ce retour d’expérience très intéressant ! Cela apporte un peu d’eau au moulin de ma réflexion car j’ai très envie de me lancer dans l’aventure du potager, mais avec zéro expérience de jardinage et un terrain qui semble très proche de ce que tu décris !